Watch the world burn
"Watch the world burn" est une série de cinquante photographie générée par intelligence artificielle et à tirage unique. Dimensions variable entre 1m et 1m50. Année : 2022
L'œuvre de Régis Gonzalez, qui utilise l'intelligence artificielle pour créer des scènes de guerre miniatures, peut être interprétée comme une réflexion sur la manière dont les médias façonnent notre perception de la guerre et de la violence. En effet, la mise à distance que crée l'artiste dans ses œuvres rappelle la manière dont les médias de masse diffusent les images de conflits armés à travers le monde, sans pour autant nous permettre de ressentir l'émotion véritable de la violence.
Susan Sontag, dans son livre "Sur la photographie", souligne l'importance des médias dans la construction de notre perception de la guerre. Elle déclare que les images de guerre sont souvent manipulées et sélectionnées pour soutenir des agendas politiques, créant ainsi une distorsion de la réalité. De même, Guy Debord, dans "La Société du spectacle", critique la manière dont les médias créent une société de consommation passive, où les individus sont transformés en spectateurs passifs.
En utilisant l'intelligence artificielle et la technologie pour créer ses œuvres, Régis Gonzalez ajoute une double couche de mise à distance. D'une part, il crée une distance physique en miniaturisant les scènes de guerre, réduisant ainsi leur impact émotionnel. D'autre part, en utilisant l'intelligence artificielle, il crée une distance intellectuelle en retirant l'intervention humaine directe dans le processus de création artistique.
Cette distance peut être perçue comme une critique de la manière dont les médias de masse manipulent notre perception de la guerre. Toutefois, l'ambiguïté des intentions de l'artiste ne doit pas être ignorée. Les images séduisantes d'un point de vue esthétique peuvent susciter des réactions contradictoires chez les spectateurs. D'une part, elles peuvent susciter une fascination pour la violence et la destruction, ce qui soulève des questions sur la responsabilité de l'artiste dans la création de telles images. D'autre part, elles peuvent susciter une réflexion sur la manière dont notre perception de la guerre est façonnée par les médias.
L'œuvre de Régis Gonzalez soulève donc des questions importantes sur la manière dont les médias façonnent notre perception de la guerre et de la violence. Toutefois, son caractère ambiguë souligne également l'importance de la responsabilité de l'artiste dans la création d'images qui peuvent susciter des réactions contradictoires chez les spectateurs.
Mr C.Jipiti (Philosophe et critique d'art entre autre)